lundi 2 septembre 2013

Déménagement du blog : swissmadejdr.org et noneneprod.com

Ce blog ferme pour faire la place à deux sites bien distincts :

Swiss Made JdR, qui s'est constituée en association cet été, a ouvert son propre site. Je vous invite à aller le visiter. Si le nom est conservé, le logo, lui, a changé.
Cela se passe sur swissmadejdr.org.

Pour bien différencier les activités de Lionel "Nonène" Jeannerat et de Swiss Made JdR, un tout nouveau site a été ouvert. Il s'agit de Nonène prod qui est le label des futurs créations de Lionel Jeannerat. L'auteur y poursuivra ses réflexions sur le JdR et sur le modèle économique qu'il essaye de mettre en place.
Cela se passe sur noneneprod.com.

mercredi 26 juin 2013

Swiss Made JdR : Convocation à l’assemblée générale constitutive


Pour toute information sur les objectifs de l'association, je vous renvois sur la dernière note de blog  Swiss Made JdR devient une association.

L’assemblée générale constitutive de l’association Swiss Made JdR aura lieu :

Le vendredi 12 juillet, à 19h
A Neuchâtel, Rue de la Cassarde 18 (Arrêt Pierre-qui-Roule, ligne 9)

Le programme général est le suivant :
  • 14h, partie exclusive en avant-première de La Chaux-de-Fonds 1904. Il y a 5 places pour les joueurs. Annoncez-vous par e-mail. Premiers arrivés, premiers servis.
  • 18h30, accueil avant l’assemblée générale
  • 19h, Assemblée générale constitutive, c’est la partie officielle.
  • After au NIFFF, le festival de film fantastique de Neuchâtel possède un bar sympathique  qui sera heureux de nous accueillir.
Il n’est pas nécessaire de manger avant, il y aura de quoi grignoter dès 18h30. Pour les boissons, il y aura du sirop pour tout le monde chez moi et le bar du NIFFF propose bières et absinthes. 

Il est possible de venir à l’improviste à l’AG mais il serait chouette de s’annoncer avant. Ceux qui ne peuvent pas venir peuvent l’annoncer, ils seront ajoutés à la liste des membres et seront tenus au courant des activités de l’association. 
L’adresse e-mail de contact est swissmadejdrCHEZgmailPOINTcom. (remplacez CHEZ par @ et POINT par .)

Toute personne intéressée à intégrer le comité est bienvenue. Si c’est votre cas, faites le moi savoir.

L’ordre du jour est le suivant :
1. Explications préliminaires de Lionel Jeannerat
3. Election du comité et des vérificateurs des comptes
4. La communication de Swiss Made JdR (blog, site internet, pages sur les réseaux sociaux et revue)
5. Projet : La Chaux-de-Fonds 1904 (rapport sur l’avancement du projet)
6. Présence sur le terrain (dont La Cité des Jeux)
7. Propositions de projets et divers

En cas de questions et remarques, n’hésitez pas à prendre contact par e-mail.

mardi 18 juin 2013

Swiss Made JdR devient une association



Jusqu’à présent, Swiss Made JdR était ma petite tribune personnelle qui me permettait de communiquer sur mes projets et une revue qui dépeignait le jeu de rôle dans mon pays. Cela changera très bientôt car je souhaite fonder une association sur la base de Swiss Made JdR.

Cette volonté provient d’une envie mais également d’une nécessité. Pour recevoir des financements publics pour La Chaux-de-Fonds 1904, il est nécessaire de créer une association. Il s’agit d’une condition sine qua non pour qu’une démarche officielle ait une chance d’aboutir. Il m’aurait été possible de créer une association, avec mes comparses du projet, qui ne serve qu’à cet unique projet. Une association one-shot en quelque sorte…

Une telle démarche m’a semblé stérile et je me suis donc dit qu’il serait plus judicieux de proposer une association aux objectifs plus étendus qui survivrait au projet, une organisation qui pourrait m’être utile pour d’autres projets personnels futurs mais également à d’autres personnes. J’ai donc pris le parti de lancer une association de promotion du jeu de rôle en Suisse dans la continuité de la revue Swiss Made JdR.


J’ai donc rédigé des statuts et une assemblée générale constitutive aura lieu durant la première semaine de juillet (je communiquerai la date, l'heure et le lieu dès qu'elle sera déterminée).  Vous pouvez bien entendu lire les statuts mais j’aimerais exposer les grandes lignes de cette future association.

  •  L’Association a pour but selon ses statuts de :
    - soutenir et lancer des projets de création de jeux de rôle en Suisse ;
    - soutenir les activités et événements proposant du jeu de rôle en Suisse ;
    - favoriser la collaboration entre les acteurs du jeu de rôle en Suisse, les pouvoirs publics et toute autre institution ou personne.

  • A la base, je crée cette association afin de rendre possible le projet La Chaux-de-Fonds 1904. Une association est un prérequis pour obtenir des subventions publiques. Je me suis donc dit qu'il serait chouette d'offrir la possibilité à d'autres projets d'avoir une association déjà toute faite pour faire les même démarches.
 
  •  J'ai choisi de l'appeler Swiss Made JdR pour faire un lien avec la revue éponyme afin qu'elle ait dès sa fondation un contenu à présenter en accords avec ses statuts.
 
  • Je ne souhaite pas que cette association soit une usine à gaz. Ses activités se limitent aux projets que ses membres veulent bien lui proposer. Elle n'a aucun vocation à se substituer à qui que ce soit ou créer des obligations superflues.
  • Cette association peut être considérée comme un moyen de formaliser et favoriser des collaborations entre les acteurs du JdR suisse. Elle peut servir de prête-nom à des projets qui en aurait besoin.
    Elle peut chapeauter des collaborations ou d'éventuelles mutualisations des coûts (pour des stands communs à des grands événements comme Comic Con ou le salon de livre)
  • Il ne s'agit pas d'une fédération. Elle n'a pas pour ambition de rassembler tous les acteurs du JdR en Suisse mais uniquement ceux qui veulent bien en faire partie. Même si tout le monde est bienvenu, je ne souhaite pas faire de prosélytisme actif pour avoir plus de membres. L'association ne cherchera pas à devenir un porte-parole du JdR en Suisse au dépend des autres associations ou acteurs déjà existants.
    Je ne supporte aucun sectarisme et il n'est pas question de ne pas soutenir ou de ne
    pas faire la promotion de projets provenant de non-membres.
    L'association n'a pas pour but de définir ce qu'est le JdR.
    En un mot, la FFJdR n'est pas mon modèle.
 
  • Pour l'instant, les projets se limitent à ceux que je veux bien réaliser pour elle. C'est-à-dire rédiger quelques nouveaux numéros de la revue Swiss Made JdR (selon mon inspiration et mon temps disponible), monter et finaliser le projet La Chaux-de-Fonds 1904 et gérer l'espace "Jeu de rôle" à la Cité des Jeux à Lausanne. Je tiendrai parfois des stands pour mes propres projets dans des salons et je suis prêt à y présenter également ceux en lien avec Swiss Made JdR.
    Tout autre projet est bienvenu pour étoffer ce programme mais il ne s'agit pas pour moi (ou d'autres) de les réaliser à la place de ceux qui les propose.
 
  • Les cotisations seront symboliques et les projets ne sauraient se financer ainsi. Chaque projet a pour but de se financer lui-même (par des subventions, des campagnes de crowdfunding, par le financement de partenaires ou tout autre moyen approprié).
 
  • Swiss Made JdR ne s’inscrit pas dans une démarche nationaliste de bas étage. Il s’agit d’une initiative régionaliste qui induit une ouverture vers l’extérieur et tout particulièrement vers le jeu de rôle francophone et le plurilinguisme. Ce qui réunit les acteurs suisses du JdR, c’est une passion commune, la proximité géographique et un paysage institutionnel spécifique, simplement.

Toute personne est donc bienvenue dans cette aventure. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à prendre contact avec moi. Vous êtes également invités à faire passer le mot à toute personne que vous sauriez éventuellement intéressés par l’association Swiss Made JdR. Quoi qu'il en soit, la priorité est à présent de fonder l'association, il ne sera jamais trop tard pour en devenir membre et participer.

samedi 15 juin 2013

Le public de mes jeux de rôle



Suite à l’excellent podcast de la Cellule, Le Jeu De Rôle pour tous ?, je ne peux m’empêcher de réagir et d’exposer mes propres reflexions. Les intervenants ont cité en exemple plusieurs de mes projets, La Chaux-de-Fonds 1904 et Romance Érotique. Il y a un concept évoqué dans l’émission qui me tient particulièrement à cœur : le public.

La recherche d’un public est centrale pour mon projet de création. Il représente la source de reconnaissance et de revenu, tous deux valorisent à leur manière le travail de l’auteur. Pour donner un sens à son travail, il faut trouver et atteindre son public. Alors quel est le public que je recherche ?

Un projet, un public ; Ma création, mon public

Pour l’instant, et c’est volontaire de ma part, chacun de mes projets cible un public différent. Il n’y a aucun rapport entre Romance érotique, La Chaux-de-Fonds 1904 ou L’Ingénieux Duc Ludomire de Beaubousson de la Pahalie (un projet dont je vous parlerai bientôt). Il est important à chaque fois de toucher un public différent et plus large que les rôlistes habituels, c’est ma manière de sortir des sentiers battus.
Mais même si chacune de ces créations vise son propre public, c’est ma démarche créative et mon style qui donne une cohérence à ma création dans son sens large. Ma démarche est parfaitement cohérente si l’on s’intéresse à sa logique et, contrairement à ce que l’on peut croire, je ne me disperse pas. J’espère donc à terme trouver mon propre public qui se reconnaitra dans ma démarche mais je ne le cible pas spécifiquement.
Donc la plupart des « clients » de mes projets ne s’intéressera qu’à une seule de mes créations car c’est le jeu qui les intéressera. Pour ma part, je comprends tout à fait que Romance érotique n’intéresse pas les fans de Crimes.

Le public rôliste

Lorsqu’on crée un jeu de rôle ou une réalisation en lien, les premiers intéressés sont les rôlistes, évidemment. Ce public n’est pas à négliger pour plusieurs raisons mais celles qui sont importantes à mes yeux sont la légitimité et un socle de vente. Si l’on cherche à toucher d’autres publics, cela comporte un certain risque financier : des tirages plus importants et du travail supplémentaire. Dans une telle configuration, le public-socle de rôlistes sert de tremplin pour envisager de toucher d’autres personnes.

La légitimité est un concept un peu plus flou mais permet de crédibiliser son projet auprès d’acteurs extérieurs au JdR (distributeurs, librairies, institutions publiques, etc.). En réalité, cela permet de mettre une étiquette à ce que l’on fait et la reconnaissance, même limitée à une petite communauté, rassure les néophytes.

C’est pour cette raison que je prends bien soin de ne pas casser tous les codes et tous les repères du JdR. Je n’hésite pas à me montrer innovant mais il est contreproductif de le faire à outrance. Si j’y arrive, j’espère casser un à un les codes et les tabous du JdR qui me semblent inutiles mais je le ferai un à un, chaque projet apportant sa propre contribution à mon projet créatif. Lorsque Gary Gigax et David Arneson ont présenté Dungeons & Dragons pour la première fois, ils l’ont présenté comme un wargame d’un genre nouveau. Le jeu était révolutionnaire et rendait possible le rôleplay, tout en conservant une grande partie des codes du wargame. C’est ainsi que D&D est parvenu à trouver son public. Du moins, c’est ainsi que je me le représente.

Pour La Chaux-de-Fonds 1904, les rôlistes ciblés sont les fans de Crimes et d’autres jeux historiques. Pour Romance érotique, il s’agit des rôlistes qui aiment les jeux innovants.

Le public non-rôliste

Lorsque l’on sort des sentiers battus, il est possible de toucher des non-rôlistes. Alors que les réseaux de distribution (distributeurs, magasins de jeu, vente en ligne, etc.) et d’information (mags, forums, conventions, etc.) pour toucher les rôlistes sont bien connus, toucher un public extérieur est plus délicat. Romance érotique n’a pas encore touché son public extérieur malgré son potentiel certain. Le jeu est inconnu du grand public et est difficilement accessible. J’espère y remédier bientôt.  Je retiens la leçon pour La Chaux-de-Fonds 1904 qui connaitra une distribution dans les librairies de Suisse et qui bénéficiera d’une large communication dans les médias régionaux.

Le potentiel d’un public extérieur est évidemment grand, mais il demande un effort supplémentaire. De plus, il ne faut sans doute pas se faire d’illusion : un JdR ne peut s’adresser à tous. Aucun film ne le peut non plus. Je crois qu’il faut cibler son public pour trois raisons : le projet gagne en cohérence, les efforts sont plus concentrés pour plus d’efficacité et toucher un public particulier crée une nouvelle légitimité (en complément de celle des rôlistes).

Les lecteurs et joueurs ciblés pour La Chaux-de-Fonds 1904 sont les amateurs d’histoire régionale et des amoureux de la cité horlogère. Romance érotique s’intéresse aux couples décomplexés, qui n’hésite pas à pimenter leur vie sexuelle, et sophistiqués, qui ne se contentent pas de simples dés érotiques.

Remarquez que même si je souhaite ouvrir le JdR à de nouveaux publics, je ne compte pas faire de JdR grand public. Cela ne m’intéresse pas. Je veux faire des créations exigeantes avec une identité forte. Il n’est pas question pour moi de simplifier juste pour toucher un plus grand public. A mes yeux, l’accessibilité doit être pédagogique et non simplificatrice.

Le public institutionnel

Il s’agit ici d’un public souvent oublié qui est finalement bien plus accessible que l’on ne peut penser. Les institutions dans son sens large peuvent apporter beaucoup à un projet : aides financières, communication, organisation d’événements, visibilité, légitimité (on y revient). Contrairement à ce que l’on pense, elles ne cherchent pas à influencer la création car leur rôle n’est pas de brider mais de favoriser. Je crois que chaque projet peut trouver de l’aide si l’on s’y prend correctement. Il y a pour cela deux choses à prendre en compte : choisir soigneusement les institutions qui peuvent être intéressées au projet et savoir formuler sa demande.

La première n’est pas bien compliquée, il suffit d’avoir un peu de bon sens, faire quelques recherches. De plus, les gens qui travaillent pour les institutions ne sont pas avares en bons conseils. Si vous avez frappé à la mauvaise porte, il y a de fortes chances qu’ils vous redirigent vers d’autres. Pour la seconde, c’est un savoir-faire qu’il faut acquérir par la pratique : préparer une lettre de demande, faire un budget, constituer un dossier complet, adapter son organisation, faire preuve de transparence financière. Je considère La Chaux-de-Fonds 1904 comme un apprentissage. Je compte bien mettre à profit mon expérience pour mes futurs projets et pour d’autres rôlistes.

Pour conclure

Il existe encore d’autres publics à cibler comme les sponsors privés (Manga BoyZ a une démarche intéressante en ce sens) mais je ne souhaite pas m’étendre dessus pour l’instant.

Je suis profondément convaincu qu’il est nécessaire que le JdR se renouvelle et cherche de nouveau publics. L’un peut favoriser l’autre, j’en suis convaincu. Ma démarche n’est pas nouvelle en soi, Würm a un partenariat avec un musée et de nombreux jeux lorgnent sur d’autres publics que les rôlistes. Le supplément La Chaux-de-Fonds1904 ne diffère pas beaucoup de Les mystères de Lyon

Ce que je crois originale dans ma démarche d’ouverture à d’autres publics, c’est qu’elle est revendiquée et que je vais au bout de l’idée. Il ne suffit pas de dire « Mon jeu s’adresse aussi à des non-rôlistes » pour que ce soit vrai. Mon travail ne consiste pas uniquement à écrire des jeux ou des suppléments mais il y a également un travail de cohérence à faire en termes de diffusion, d’édition, de communication, de collaboration et de démarches administratives.

mardi 4 juin 2013

La Chx-de-Fds 1904 : de la spécificité à l'universalité, une ambition inversée



Suite au tout premier billet concernant La Chaux-de-Fonds 1904, j’ai eu toutes sortes de réactions et il y en a une qui revenait plusieurs fois : « J'avoue que j'ai du mal à voir la portée de ton projet. »

Effectivement le choix du jeu Crimes et d’une thématique régionale semble aller à l’encontre de ce que j’annonce : un projet ambitieux qui fait partie d’un modèle professionnel. Certains ont peut-être eu l’impression que je m’adressais à une micro-niche de la petite niche économique du jeu de rôle. Je crois que l’incompréhension provient de l’ambition complètement inversée de ce projet, ce qui est au final la véritable innovation du projet.

Déjà à la Belle Époque, ils avaient des projets locaux.

Traditionnellement, les projets de jeu de rôle s’adressent avant tout au public rôliste ou geek. Ils offrent un univers et des thématiques plutôt universelles, au sens géographique du terme, pour potentiellement intéresser les rôlistes du monde entier. Le modèle économique est ici basé sur les ventes de livre et d’aides de jeu ; celles-ci servant également d’indicateur de succès pour le projet.

La stratégie pour y parvenir est généralement de créer une clientèle nombreuse  et/ou convaincue. Cette base de fans issue des rangs des rôlistes servira alors de fondations pour la suite des activités : convertir des nouveaux joueurs, développer la gamme, envisager des projets cross-média, faire une traduction, etc. Il est important de noter que si certains de ces projets s’adressent également à d’autres publics que les joueurs de jeu de rôle, c’est souvent pour s’intéresser à d’autres sous-cultures geeks : manga, comics, SF, etc

Les Ombres d’Esteren est l’exemple le plus caractéristique que je connaisse. J’ai un profond respect pour le travail de Nelyhann et toute l’équipe qui sont également mes compagnons à ForgeSonges. Mais voilà, je ne peux pas prétendre à un tel succès qui n’est à la portée que du travail acharné de toute une équipe ou à des auteurs vraiment reconnus du milieu. Je ne suis pas Brand, Le Grümpf ou d’autres célébrités du JdR. La reconnaissance et les compétences s’acquièrent avec le temps bien entendu, mais moi je débute.

J’ai donc réfléchi à d’autres manières de voir les choses, à un modèle économique plus adapté à ma situation. Il me fallait un projet à mon échelle que mon expérience d’historien régional et mon réseau personnel pourraient renforcer. J’ai donc laissé de côté l’aspect universel pour me concentrer sur la proximité. Le public visé par le projet n’est pas spécifiquement les rôlistes. Évidemment les fans de Crimes et les quelques personnes s’intéressant à mes précédentes publications achèteront la publication. C’est aussi important et la publication leur est également destinée et je ne les oublie pas non plus.

Le principal public visé est un public régional qui n’a sans doute jamais raconté une histoire autour d’une table en lançant des dés. Il s’agit d’historiens amateurs et curieux, de lecteurs avertis qui aiment les créations locales. Il s’agit également des autorités publiques, des organismes culturels, les médias régionaux et nationaux. J’aimerais fédérer le plus loin possible les acteurs locaux autour d’un projet de JdR ; j’aimerais que le JdR soit pris au sérieux dans mon pays en réalisant un projet ambitieux et innovant. Je veux faire connaitre et crédibiliser le JdR dans mon environnement.

J’espère que ça aura des retombées directes sur tout le JdR en Suisse, je vais d’ailleurs essayer d’en faire profiter tous mes amis rôlistes. Le premier bénéficiaire d’un succès, ce sera moi évidemment et La Chaux-de-Fonds 1904 pourrait me permettre de mettre en place un réseau régional utile pour mes prochaines productions (distribution en librairie, communication), d’être reconnu localement pour mon travail dans le JdR et d’acquérir une riche expérience dans la gestion de projet. Tout ceci est envisageable parce que je travaille à petite échelle : je rencontre les partenaires près de chez moi, les médias régionaux peuvent s'intéresser à mon petit projet, les ventes d’ouvrage de JdR sont même très respectables selon les références locales (pour anecdote, j’ai vendu plus de Romance érotique que de ma publication d’histoire régionale qui a connu un relatif succès). 

En définitif, je construis du local vers le global. Je pars du principe que si mon entourage direct est dynamique et me soutient, c’est une base solide pour de nouveaux projets plus ambitieux, plus universels.

mercredi 29 mai 2013

« La Chaux-de-Fonds 1904 » : Mon 1er projet pro dans le JdR



Il y a quelques temps, j’ai annoncé mon intention de devenir professionnel dans le jeu de rôle. C’était bien évidemment qu’une déclaration d’intention mais elle recouvre une vision qui est bien concrète et qui se matérialisera par des projets. Le premier d’entre eux s’appelle « La Chaux-de-Fonds 1904 ». Je ne vais pas décrire sur ce blog tous les détails du projet, pour cela vous pouvez télécharger la plaquette de présentation qui décrit le projet dans tous ses détails, notamment ses aspects budgétaires. Je vais tout de même vous donner les grandes lignes du projet.


La Chaux-de-Fonds 1904 est un projet global qui comprend :

  1. la création d’un supplément de contexte et un scénario pour le jeu de rôle Crimes (80 pages) ;
  2. la réalisation d’aides de jeu, notamment un plan interactif, et des décors ;
  3.  une tournée de parties, tout d’abord au niveau local, puis dans la francophonie.

Comme son nom l’indique, le scénario prend pour cadre une ville incontournable de Suisse à la Belle Époque. La Chaux-de-Fonds est une cité horlogère qui a connu un grand développement à cette période et qui a la particularité d’être perchée à plus de 1000 mètres d’altitude.

Je développerai et expliquerai plus tard chaque aspect du projet mais pour l’instant je vais exposer comment ce projet est une étape importante dans la professionnalisation de mon activité.

Un auteur pro ne peut pas être un vendeur de papier

Si je souhaite devenir auteur professionnel, il ne faut pas compter sur des droits d’auteur. De bonnes ventes de jeu de rôle tournent autour de 500-800 exemplaires vendus pour un livre de base. Les droits d’auteur s’élèvent rarement plus haut que 10% si l’on enlève les droits d’auteurs des illustrateurs et graphistes. Avec un jeu à 35 €, les droits d’auteur ne dépassent pas, même dans une situation idéale, 3000 €. Cela signifierait que je devrais sortir un jeu par mois pour survivre en Suisse. Un jeu ne s’écrit bien entendu pas en un mois.

Le revenu de la vente d’un jeu de rôle ou d’un supplément peut être un précieux complément dans mon activité mais il faut garder les pieds sur terre, il est impossible d’en vivre. J’ai donc réfléchi à un autre modèle qui pourrait au moins me laisser un espoir de survivre.

Un auteur peut s’autoéditer mais …

Comme je l’ai évoqué dans mon hommage à Silentdrift, j’accorde un grand intérêt à l’autoédition. C’est un modèle qui offre un meilleur revenu dans une niche économique comme le JdR car l’auteur cumule sa part d’auteur avec celle d’éditeur. Il n’est pas impossible de vivre de sa création comme créateur de JdR indépendant, certains, à l’instar de Romaric Briand, se sont lancés dans ce pari. Cette manière de procéder est très contraignante et ne peut être viable dans ma situation et mes contraintes économiques. Je vais malgré tout essayer de tendre peu à peu vers ce modèle qui, même s’il n’est pas suffisant pour me faire vivre, a le mérite d’être bien plus profitable que d’être simple auteur. Il s’agit donc pour moi d’adapter ce modèle pour le rendre viable.

Le modèle du JdR indépendant a à mes yeux trois gros défauts que je souhaite corriger : 


  1. Il isole l’auteur qui veut garder un contrôle total sur sa création. De cette manière, il laisse peu de place à d’autres partenaires qui pourraient lui être bénéfique. Attention, je ne dis pas que les collaborations ne sont pas possibles, je pense juste que les contraintes idéologiques du modèle brident de manière très forte les possibilités.
  2. Il sous-estime le travail éditorial qui est nécessaire et qui met en valeur le travail de l’auteur. Attention, je ne dis pas que les créateurs de JdR indépendant négligent l’aspect éditorial, je dis juste qu’ils mettent souvent plus l’accent sur la création que sur l’édition. Ils défendent l’idée que n’importe qui peut s’éditer. Pour ma part, je pense que l’on ne se décrète pas éditeur, on le devient. L’édition est un savoir-faire tout comme la création et l’autoédition demande les compétences pour endosser les deux casquettes. 
  3. Il sous-estime la légitimité qu’apporte un éditeur surtout lorsque l’on sort le cercle très fermé des afficionados du JdR. Tout le monde ne passe pas son temps à s’informer sur le JdR et, d’un point de vue extérieur ou dilettante, le JdR indépendant n’est que quelques farfelus qui se sont autoproclamé auteur de JdR. Attention, je ne dis pas que les JdR indépendants ne peuvent pas acquérir une légitimité à terme mais cela prend du temps et beaucoup d’énergie, bien plus qu’avec un éditeur.

La Chaux-de-Fonds 1904 sera édité par les Ecuries d’Augias pour ces trois raisons. Le projet se veut ambitieux et j’ai besoin de l’aide d’un éditeur compétent et reconnu. Il me semble essentiel de fédérer autour du projet et, pour cela, je veux laisser un espace à tous les partenaires qui souhaitent participer. Je partage volontiers mon bébé. A ce titre, je lance un appel à tous ceux qui souhaitent participer au projet, tous les partenariats sont possibles, il y a de la place pour tout le monde et chacun aura sa part des retombées. Contactez-moi.

A ce titre, il serait bête de ma part de gâcher le projet en me proclamant éditeur. J’espère apprendre ce métier mais je n’ai pas envie de faire mes premières armes sur un projet aussi ambitieux. La Chaux-de-Fonds 1904 nécessite également une légitimité pour m’adresser aux institutions publiques. Un contrat d’édition est une condition sine qua non dans de nombreux cas pour adresser une demande de subventions.

Autoédition ou projets d’envergure ?

Après ces premiers paragraphes, on peut légitimement se dire que je manque de cohérence. D’un côté, je dis que je souhaite tendre vers l’autoédition et que je considère que c’est la méthode qui a le plus de chance de me faire vivre un jour, d’un autre, je présente mon premier projet d’envergure qui n’est pas adapté à ce modèle.
Je vais vous répondre que Rome ne s’est pas faite en un jour. Mon activité sera faite de gros projets tel que La Chaux-de-Fonds 1904 et de plus petits projets que j’autoéditerai. Les premiers serviront à me faire connaitre du grand public, ils forgeront petit à petit ma propre légitimité auprès du public dans son sens très large. Les seconds me permettront d’apprendre le métier d’éditeur. Petit à petit, je me montrerai plus ambitieux dans mes projets autoédités, mais je ne veux pas griller les étapes. Mon modèle économique se veut évolutif, il ne suivra pas une idéologie mais se construira petit à petit au gré des projets, succès ou échecs.

Je n’ai de loin pas fait le tour du sujet. Je continuerai à expliquer mon modèle économique dans de prochains billets donc n'hésitez pas à me poser vos questions.