Un titre bien particulier et, d’une certaine manière,
racoleur pour cet article car depuis que j’ai la chance d’être auteur dans le
jeu de rôle (Le Souffre-Jour, 2007), j’ai toujours entendu dire :
« Il n’est pas possible de vivre de la création de jeu de rôle. »
« Les gens qui en vivent se comptent sur les doigts d’une seule main. »
« Le JdR est un marché de niche qui ne fait plus vivre grand monde. »
« Il n’est pas possible de vivre de la création de jeu de rôle. »
« Les gens qui en vivent se comptent sur les doigts d’une seule main. »
« Le JdR est un marché de niche qui ne fait plus vivre grand monde. »
Toutes ces affirmations sont globalement vraies et je ne vais
pas les remettre en question. Il n’empêche que j’ai pris une décision
importante avant Pâques 2013 : je vais devenir un professionnel du jeu de
rôle. Je ne vais pas ici présenter ici mon business plan pour espérer un revenu
de mon activité car il n’est pas encore établi précisément. J’ai bien des idées
et des projets concrets qui me serviront de base au modèle économique que je
souhaite mettre en place, tout ceci fera l’objet d’un article en temps voulu.
Je vais plutôt parler de mon parcours et ce qui m’a poussé à prendre cette
décision.
Le salaire d’enseignant est confortable surtout lorsque l'on garde un
train de vie d'étudiant, ou presque, comme moi. Je ne me prive de
rien mais j’ai gagné pendant plusieurs années plus d’argent que je n’en dépense.
J’ai à présent quelques économies.
Dans mes loisirs, j’ai passé des heures et des jours pour la création de
JdR. J’ai commencé dans le fanzine Souffre-Jour qui m’a appris à écrire, puis j’ai
poursuivi avec l’association ForgeSonges et le forum Silentdrift ce qui m’ont appris à créer des jeux de rôle.
Ainsi, à côté de mes activités, j’ai participé à quelques publications, j’ai
dirigé une équipe de création de jeu de rôle pour Billet Rouge et j’ai créé de
A à Z mon propre jeu Romance Érotique. Je suis devenu un auteur amateur reconnu
(ou remarqué) et j’ai passablement exploré la niche du JdR et ses particularités.
Les astres se sont alors alignés pour moi. D’un côté, mon
activité d’enseignant ne me satisfaisait plus suffisamment et j’avais un petit
peu l’impression que j’avais fait le tour au niveau créatif dans mon loisir.
Cela ne signifie pas que je n’ai plus d’inspiration et que je ne souhaitais pas
créer de nouveaux jeux. C’est simplement que le statut d’amateur apporte des
satisfactions : découvrir les choses, publier son bébé, rencontrer de
nouvelles personnes. Mais il m’en faut plus, il me faut de nouveaux défis, je
souhaite être de plus en plus ambitieux dans mes projets de création. Et pour ça, bricoler
le soir après le travail ou le week-end, ça ne suffit plus. Je devais passer à
la vitesse supérieure si je voulais encore créer avec autant de plaisir.
Mais ce qui m’a convaincu de sauter définitivement le pas, c’est
un mandat d’historien qui débutera à partir de cet automne. Celui-ci m’assurera
le minimum vital pendant plus d’une année, tout en me donnant une flexibilité
de travail extrême. C’est une activité qui s’accorde parfaitement avec celle
de création de JdR. J’ai donc décidé de me lancer comme « historien et
game designer » indépendant[1].
J’ai donc démissionné de mon travail d'enseignant (je termine le semestre tout de même) et je ne
me consacrerai alors exclusivement qu'à mes créations de jeu de rôle et à la mise
en valeur du patrimoine.
On peut me croire optimiste ou doux rêveur. Mais je crois
que c’est exagéré. J’ai rencontré et échangé avec des auteurs qui se
revendiquent professionnels comme Romaric Briand ou Brand. Nous avons discuté
et j’ai pu évaluer les difficultés qu’ils rencontrent. Elles semblent
nombreuses mais je ne les estime pas insurmontables. J’ai également fait le
choix comme historien d’avoir une activité différente mais complémentaire au
JdR. Ce n’est pas uniquement pour des raisons financières que je diversifie mes activités : l'histoire est également ma passion au même titre que
le JdR.
Et finalement, qu’est-ce que je risque ? Je ne vais pas m’acharner dans une activité indépendante jusqu’à ce que je sois ruiné et condamné à vivre sous les ponts. Je me suis laissé une année pour tenter ma chance, je ferai mon premier bilan après une année. C’est peut-être la crise de la trentaine mais c’est aussi sans doute le dernier moment de me lancer avant que des responsabilités familiales viennent éclairer mes nuits. Souhaitez-moi bonne chance.
Et finalement, qu’est-ce que je risque ? Je ne vais pas m’acharner dans une activité indépendante jusqu’à ce que je sois ruiné et condamné à vivre sous les ponts. Je me suis laissé une année pour tenter ma chance, je ferai mon premier bilan après une année. C’est peut-être la crise de la trentaine mais c’est aussi sans doute le dernier moment de me lancer avant que des responsabilités familiales viennent éclairer mes nuits. Souhaitez-moi bonne chance.
[1] Il
s’agit d’indépendance économique au sens du statut juridique professionnel qui y
est rataché en Suisse.
Je te souhaite une bonne chance et un bon vent pour tas nouvelle activité.
RépondreSupprimerMerci beaucoup !!!
SupprimerBon courage ! C'est une sacrée décision qui t'honore. Et merci encore de t'être impliqué toutes ces années dans Forgesonges qui (n'ayons pas peur des mots) m'a véritablement changé la vie.
RépondreSupprimerForgeSonges m'a également changé la vie (tout comme le Souffre-Jour et Silentdrift), de nombreuses personnes se lancent dans la création dans le sens large par le JdR et lorsque l'on crée, la vie n'est plus tout à fait pareil. Par contre, je continue à m'engager dans ForgeSonges (même si je n'organise plus les Démiurges).
SupprimerEt bien je te souhaite bonne chance, en espérant que cela marche pour toi...!
RépondreSupprimerMerci amigo. Ca ne va pas être évident mais je suis très optimiste.
SupprimerConforme à mon habitude, j'arrive en retard, mais je te souhaite quand même la réussite et toutes ces sortes de choses !
RépondreSupprimerMerci beaucoup. Il n'es jamais trop tard pour des bons mots.
SupprimerJamais trop tard?!
RépondreSupprimerCool!
Donc je te souhaite une bonne continuation!
Travailler avec sa passion, c'est cela le plus beau métier du monde!
Merci, je suis super enthousiaste de me lancer. C'est vrai que travailler dans sa passion, c'est génial. J'espère que je parviendrai à en vivre.
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